Routes et promenades avec Muñoz Rojas à Antequera et ses environs
Amoureux de la campagne de la Vega d'Antequera, il compose vers après vers sa poésie intimiste, contemplative et simple.
Le poète discret
Poète, traducteur, humaniste. Prix national de poésie, Citoyen d'honneur d'Andalousie, Médaille d'or d' Antequera. Il est né dans une famille de riches propriétaires de la vallée d'Antequera, paysage qui sera toujours présent aussi bien dans sa littérature que dans sa vie. La terre, la végétation, les travaux de la campagne, les chemins, les animaux et les habitants d'Antequera seront dépeints de manière magistrale par Muñoz Rojas avec un lyrisme simple, intime et sobre, éléments qui caractérisent ses vers et sa prose.
Il étudie chez les Jésuites à Malaga et fait ses études de droit à Madrid, profession qu'il n'exercera jamais. Antonio Machado influence sa poésie et il se lie d'amitié avec des grands noms de la Génération de 27, comme Vicente Aleixandre.
Il fait partie de la Génération de 36. À Cambridge (Angleterre) où il est lecteur d'espagnol, il fait la connaissance d'Unamuno, de Cernuda, Leopoldo Panero et T.S. Elliot.
Il vit entre Antequera, Malaga et Madrid où il écrit en 1951 sa meilleure œuvre Las cosas del campo. C'est avec le recueil Objetos Perdidos qu'il obtient le Prix national de poésie.
Il meurt à Mollina, village de la région d'Antequera entouré de champs remplis de vignes, oliviers et blés qui se trouve à proximité de la lagune salée de Fuente de Piedra, avec ses beaux couchers de soleil violacés. José Antonio Muñoz Rojas avait dans son sang la campagne, ses habitants et, surtout Antequera, son véritable amour.
Maison de campagne du Comte
Cette maison qui était à la fois son refuge, se trouvait parmi les cistes, lentisques et myosotis. Dans la piscine de son jardin, accompagné d'un saule pleureur et d'une source découverte par un devin, il faisait quelques brasses pour se rafraîchir de la chaleur écrasante de la campagne d'Antequera des mois d'été.
Il est né à la rue Comedias, près de la place du Coso Viejo, mais c'est dans cette ferme où Muñoz Rojas a nourri sa passion pour la campagne. L'auteur du prix Nobel Vicente Aleixandre a dit de lui qu'il « était comme un gentilhomme andalou qui connaissait les travaux des champs, voyait passer les saisons, grimpait sur la charrette à barge, battait la terre, sortait avec les cueilleurs d'olives aux premières heures de l'hiver, s'asseyait devant la cheminée avec les vieux et grandissait avec les jeunes ». Monter à cheval, se promener avec ses chiens, observer la nature, était comme de l'eau fine qui pénétrait dans sa mémoire ; il évoquera ses souvenirs quelques années plus tard, dans son meilleur livre : Las cosas del campo.
Sa région faisait partie intégrante de son âme et c'est là qu'il créa une bibliothèque de grande valeur qu'il vénérait comme un sanctuaire.
Tous ses livres et documents enrichiront la Real Academia de las Nobles Artes d'Antequera.
« Las cosas del campo »
Ecrit en 1951, Las cosas del campo se compose de quarante proses au langage simple, empruntes d'une vision poétique de la campagne. La région d'Antequera avec la grandeur du paysage lunaire de El Torcal d'une part et de l'autre la Peña de los Enamorados, à Archidona, compose son monde. Les conversations et histoires personnelles de ceux qui sont le substrat de l'immense plaine comme Miguelillo l'éleveur de dindons, Narciso le chanteur, Juanillo le fou, Dolores et le passage des saisons avec ses plantations, récoltes et grêles… sont des souvenirs de ses premières années à Antequera, le paradis de son enfance qui l'a tant subjugué.
Muñoz Rojas se sent paysan dans sa ville natale, Antequera, et il compose vers après vers sa poésie au lyrisme simple, intime et sobre qui caractérise ses œuvres. Bien qu'il étudie chez les jésuites de Malaga il éprouve toujours le désir de revenir à Antequera.
Antequera avec son magnifique patrimoine historique qui remonte aux nécropoles préhistoriques, est, pour Muñoz Rojas, sa plus grande source d'inspiration. Une Antequera écrit-il « allongée tranquillement, avec ses nombreuses églises et ses toits blanchis à la chaux, vêtue de ses habits de fête avec ses mille clochers qui sonnent joyeusement ; recueillie dans ses patios, avec ses rues propres et reluisantes ».
Et il recrée la Collégiale royale de Santa María Mayor, de style Renaissance avec son plafond à caissons mudéjar et sa tour appelée Papabellotas. Puis il redescend vers la ville et raconte l'arc des Géants, érigé en l'honneur de Philippe II (1585) et construit avec des pierres aux inscriptions latines datant de l'époque Bétique. Lieux mythiques et source d'inspiration comme les églises où il a prié, le château qui domine la ville, les rues par lesquelles il est passé.
Antequera par amour
Muñoz Rojas fait sienne la devise du blason de la ville : « Antequera por amor » avec ses lions et sa cruche de lys ; il était habituel de le voir avec sa longue silhouette chétive, son front dégagé et son regard calme, marcher le long des rues étroites du tracé andalou du Coso Viejo et songer aux vieilles histoires devant la collégiale de San Sebastián avec sa tour mudéjar qui est un centre culturel que l'on peut voir depuis de nombreux endroits de la ville.
Et de là, au cours de ses promenades de l'après-midi, il allait voir la fontaine Renaissanceet l'arc du Nazaréen jusqu'au temple de la Encarnación avec son plafond à caissons mudéjar, l'Église de San Agustín, et plus bas, le Palais du conseil municipal entièrement restauré et l'église de San Juan de Dios.
Antequera a toujours été si belle et monumentale qu'elle offre sans cesse à Muñoz Rojasdes éléments lui permettant de recréer de façon poétique, son amour pour la pierre, la pierre sculptée, la pierre chargée d'histoire et d'humanité.
Il existe une promenade qui commence au palais des Marquis de la Peña de los Enamorados (rocher des amoureux) et avance vers l'ancien monastère royal de San Zoilosur la place San Francisco et l'église de San Pedro.
Tout à côté de l'Alcazaba se trouve le musée de la ville d'Antequera, ancien palais de Nájera qu'il faut absolument visiter et où est exposé le célèbre Éphèbe d'Antequera, bronze du Ier siècle trouvé dans la vallée. À gauche il y a l'église de Santo Domingo et plus au Sud la place du Portichuelo de style baroque-mudéjar, ainsi que l'église de Santa María de Jesús. Un passé andalou qui se manifeste clairement dans l'église du Carmen mais aussi dans le Postigo (arc) de la Estrella.
Routes mythiques
José Antonio Muñoz Rojas aimait parcourir les routes qui partaient d'Antequera et se perdre dans la vallée pour le simple plaisir d'écouter les oiseaux, s'arrêter au bord d'un ruisseau et regarder pousser un lentisque ou un églantier. Ses livres sont emprunts de souvenirs mélancoliques de ses années d'enfance et d'adolescence. Il rend hommage aux rossignols, aux papillons et lorsqu'il va à la lagune de Fuente de Piedra de mars à juillet, il emmagasine dans sa mémoire les couchers de soleil rosés, de la même couleur que les flamants roses qui nichent et se reproduisent dans cette zone humide protégée.
Dans les vignobles de Mollina, village où il meurt, ne manquez pas de visiter les vieilles bodegas pour goûter le premier moût.
N'hésitez pas à vous perdre dans El Torcal, monument naturel dont les formations capricieuses du paysage karstique, déclaré site naturelpour sa conservation, surprend au plus haut point le visiteur.
Et sur les chemins qui mènent à Grenade, tout au loin, mais tout à côté pour Muñoz Rojas, la peña de los Enamorados et la légende des deux amoureux, lui chrétien et elle maure qui, plutôt que d'être séparés, décident de mourir ensemble en se jetant du sommet, donnant ainsi le nom à la montagne qui domine La Vega.
Circuits
On recommande trois routes dans la région pour connaître et comprendre la vie de Muñoz Rojas et son amour pour la nature de la vallée d'Antequera :
Route 1. Peña de los Enamorados. Partir d'Antequera pour prendre l'A-339 et arriver à Archidona (Site historico-artistique) - Sanctuaire Virgen de Gracia - Place Ochavada (XVIII) - Laguna Grande - Peña de los Enamorados.
Route 2. Site naturel Lagune de Fuente de Piedra. Quitter Antequera par la A-92. Et arriver à Mollina - Bodega Ntra. Mme de la Oliva - Sites romains - Lagune Fuente de Piedra (Réserve nationale) - Centre d'interprétation - Observation d'oiseaux.
Route 3.Site naturel El Torcal - Villanueva de la Concepción - El Torcal Centre des visiteurs de - Las Ventanillas - Monument naturel du Tornillo (Il y a 5 routes faciles).
Promenades
Promenade 1. Place de San Sebastián - Fontaine Renaissance - Collégiale de San Sebastián - Couvent de la Encarnación - Place du Coso Viejo (vieilles arènes) - Palais de Nájera (Musée. Éphèbe d'Antequera).
Promenade 2. Place de las Descalzas - Couvent de San José (Musée) - Palais des marquis de la Peña de los Enamorados - Couvent de la Victoria.
Promenade 3. Porte de Granada - Dolmens de Menga et Viera (à 2 Km dolmen de El Romeral) - Couvent royal de San Zoilo - Église d'El Carmen.
Promenade 4. Place d'El Carmen - Postigo (Arc) de la Estrella - Place de Santa María -Collégiale royale Santa María la Mayor - L'Alcazaba et Arco de los Gigantes - Porte de Málaga - Papabellotas.
Promenade 5. Retour à l' Arco de los Gigantes - Place du Portichuelo - Chapelle-tribune de la Virgen del Socorro - Église Santa María de Jesús - É. San Juan Bautista - Palais de la Marquise des Escalonias - É. Santo Domingo - Palais municipal - Ntra. Sra. de los Remedios.