Ronda
La ville de Ronda, millénaire, réunit toutes les caractéristiques de l'une des villes les plus intéressantes de toute l'Andalousie. Le paysage, l'urbanisme, l'histoire, la légende romantique des célèbres bandits, le berceau de matadors et d'artistes... font de Ronda une ville unique en son genre.
Les chroniques d'hommes de lettres qui se sont sentis captivés par cette ville se succèdent depuis les textes les plus anciens jusqu'à nos jours; Pline, le roi poète de Séville al-Motámid, al-Idrisi, Ibn al-Jatib, Vicente Espinel, Rilke, Juan Ramón Jiménez et Juan Goytisolo sont quelques-uns des noms de la longue liste d'auteurs ayant écrit d'éloquentes pages sur Ronda où, selon ceux qui en sont originaires, la pluie monte et les oiseaux volent aux pieds de ceux qui se penchent au-dessus de la Brèche.
La ville invite à être parcourue sans hâte, de façon à apprécier en détail les empreintes de l'ancienne medina arabe, sur la rive du Guadalevín, qui conserve encore une partie de ses murailles, traverser le Puente Nuevo et se promener le long de la Alameda del Tajo, s'arrêter à chaque recoin et devant chaque oeuvre monumentale ouvrant ses portes au visiteur; sans oublier de reprendre des forces dans l'un des restaurants proposant une bonne sélection de plats typiques de la Serranía (Montagnes de Ronda).
L'enceinte urbaine est divisée en trois zones parfaitement différenciées les unes des autres: la Ville ou ancienne Medina arabe -la plus importante d'un point de vue historique-, le quartier San Francisco, séparé par les Murailles, et celui d'El Mercadillo, qui se trouve de l'autre côté de la rivière Guadalevín.
Histoire
Certains prétendent que ses origines remontent aux Celtes "Bástulos" (peuple pré-romain) qui la nommèrent Arunda. Les Romains s'installèrent à Arunda et à Acinipo (également appelée Ronda La Vieja). Pline et Ptholomée évoquent Acinipo comme l'une des villes les plus importantes de la Bétique. Parmi ses ruines, soulignons le théâtre, l'un des plus importants de l'Espagne romaine. A Arunda les Romains construisirent le château de Laurus (ou d'El Laurel) cité par Pline dans son Histoire Naturelle sous le nom d'Arunda Laurus et sur lequel la forteresse musulmane fut postérieurement construite.
Suite à l'obscure époque wisigothe, Ronda reprit véritablement de l'importance sous la domination musulmane; Arunda devint alors Izna Rand Onda. Du VIIIe au XVe siècles, ce sera l'une des forteresses les plus importantes d'Andalousie. Sous les émirats d'Al Mondhir et d'Abdallah ben Mohamed (886-912), la révolte des muladis (ou anciens chrétiens convertis à l'Islam) s'intensifia dans la région des montagnes de Ronda, avec à sa txeate Omar Ben Hafsún, descendant d'une famille wisigothe aisée. Omar établit sa place forte à Bobastro -lieu dont on ne connaît pas encore la position exacte mais que l'on suppose proche ou appartenant à la zone des montagnes de Ronda- d'où il parvint à dominer une grande étendue de l'Andalousie orientale, dont d'importantes localités comme Archidona, Écija, Baena ou Lucena. Son prestige parmi les musulmans renégats augmenta sans cesse jusqu'à la défaite de Poley (Aguilar), en 891; Omar rechercha alors une alliance avec les Arabes d'Afrique du Nord et les Chrétiens du nord de la Péninsule. Il se convertit finalement au christianisme (doctrine qu'il inculqua si profondément à l'une de ses filles qu'elle apparaît aujourd´hui parmi les saints catholiques sous le nom de Santa Argentea), ce qui lui fit perdre la confiance de bon nombre de ses adeptes; à sa mort pourtant (916), le bastion de Bobastro existait encore. A la chute de Bobastro (928), suite à la défaite des fils d'Omar face au premier calife Abd-Al Rahman III, la ville entra dans le Califat de Cordoue. Une fois ce Califat disparu, ce fut une taifa (royaume issu d'une division territoriale) où régna durant une courte pèriode la famille berbère des Banu Ifrán (fils d'Ifrán); à la fin du XIe siècle, Ibn al-Abbad l'annexa au royaume de Séville après avoir cruellement exécuté les gouverneurs de la taifa.
Au XIIIe siècle, Abenamar -célèbre fondateur de la dynastie nasride- céda ces terres aux Merines du Maroc. Elles dépendirent donc du gouvernement nord-africain jusqu'en 1439, où elles seront intégrées au royaume nasride de Grenade.
La présence arabe apparaît encore nettement dans la physionomie de la ville de Ronda, peut-xeatre la mieux conservée de toute l'Andalousie.
Les Rois Catholiques la conquirent en 1485 suite à une longue bataille. À la suite d'une vive résistance de la part des musulmans, qui ont échoué à la remise, mais ont été repoussés par les troupes chrétiennes, la ville a été divisée entre le castillan noblesse.
Depuis le décret 1449 de la conversion forcée des musulmans, suite à une série de soulèvements dans les montagnes de Ronda et devient le centre des opérations à partir de laquelle d'essayer de maîtriser les rebelles. En 1571 a été la dernière expulsion des Maures, mais pendant des années des poches de résistance ont été protégées par des falaises abruptes et les montagnes.
Au XVIIIe siècle, a eu un essor remarquable tour. En 1751 la construction du célèbre pont reliant la ville en direction de l'Tage.
Au cours de l'invasion française, de la Sierra a été formé dans un centre de résistance active. Au départ, le Français a détruit le château et les autres défenses de la ville.
Célébrités
Vicente Espinel, écrivain.
Pedro Romero, torero.
Antonio Jiménez González, peintre.
Antonio Ordóñez, matador de toros.
Francisco Giner de los Ríos, intellectuel et pédagogue.
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