Parauta
Village blanc de la région montagneuse appelée Serranía de Ronda, qui conserve dans son tracé urbain le souvenir de son passé musulman: rues étroites et pentues aux maisons blanchies à la chaux et surmontées de toits arabes. En dehors de l'enceinte du village se trouve le fameux chêne vert Valdecilla, impressionnant exemplaire centenaire de plus de trois mètres de diamètre.
Son territoire municipal est compris dans le Parc Naturel de la Sierra de Las Nieves, déclaré Réserve de la Biosphère par l'Unesco pour sa grande valeur écologique.
Histoire
Ce village est d'origine arabe, comme on peut le voir dans le tracé de ses rues et la disposition de ses maisons.
D'après certains historiens, le village actuel de Parauta provient de l'ancien Hins Autha, situé près d'un hameau appelé Torrichela. Là naquit, vers l'an 854, Omar Ben Hafsún, célèbre chef muladi (renégat) qui, à la tête d'une grande armée, recrutée dans un premier temps dans la région des montagnes de Ronda, s'affronta au pouvoir des derniers émirs cordouans, Al-Mondhir et Abd-Alá (886-912). Omar établit sa place forte à Bobastro -lieu pas encore localisé avec certitude mais que l'on suppose proche ou appartenant à la région des montagnes de Ronda. Depuis cette place forte, il parvint à dominer une grande étendue de l'Andalousie orientale, notamment d'importantes localités comme Archidona, Écija, Baena ou Lucena. Son prestige parmi les musulmans renégats augmenta sans cesse jusqu'à la défaite de Poley (Aguilar), en 891; Omar rechercha alors une alliance avec les Arabes d'Afrique du Nord et les Chrétiens du nord de la Péninsule. Il se convertit finalement au christianisme (doctrine qu'il inculqua si profondément à l'une de ses filles qu'elle apparaît aujourd'hui parmi les saints catholiques sous le nom de Santa Argentea), ce qui lui fit perdre la confiance de bon nombre de ses adeptes; à sa mort pourtant (916), le bastion de Bobastro existait encore.
Parauta fut conquis par les Rois Catholiques en même temps que Ronda. La population morisque commença alors à diminuer, soit pour cause de mort lors de révoltes contre la conversion au christianisme, soit parce qu'elle abandonnait ses terres et fuyait vers le l'Afrique du Nord et la Tunisie.
Après l'expulsion définitive des Morisques (1570), le village fut repeuplé par des Chrétiens de souche venus, pour la plupart, de Cadix et de Séville.
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