L'usine sidérurgique d'El Pedroso, construite en 1817, fut le premier centre métallurgique de la péninsule ibérique. Située dans la Sierra Norte de Séville, dans la commune d'El Pedroso, elle est l'un des grands symboles historiques du début de la deuxième révolution industrielle espagnole. Le fer pour des constructions aussi emblématiques que le Pont de Triana à Séville (Puente de Isabel II) ou la grille de la Manufacture royale de tabacs de Séville ou encore plusieurs grues du port de Séville, entre autres, provient de cette dernière.
Cette usine comprenait des ateliers, des installations de production d'acier, des logements pour 500 travailleurs et leurs familles, des écoles, une centrale hydraulique et des locomobiles automotrices (machines à vapeur sans rails) utilisées pour mettre les wagons sur les rails et tirer la machinerie lourde. Cette usine a été construite pour exploiter les minerais de fer de la région (Cerro del Hierro, situé à San Nicolás del Puerto, les mines Rosalino, Monteagudo et Juan Teniente, principalement) mais les prix du transport du combustible depuis le bassin houiller de Villanueva del Río, situé à 31 km, ont empêché la bonne marche de l'entreprise, qui a été mise en liquidation judiciaire en 1888 et a fermé ses portes en 1895. De 1901 à 1907, la fonderie et les mines ont été exploitées par la famille Sota y Aznar, originaire de Biscaye, et ont ensuite changé de propriétaires, nationaux et étrangers, lesquels sont uniquement parvenus tant bien que mal à la maintenir en activité jusqu'aux années 1930. La dernière tentative modeste de réactivation de l'usine a eu lieu entre 1957 et 1968, après quoi elle a été définitivement fermée.
Aujourd'hui, l'usine sidérurgique d'El Pedroso est abandonnée, mais ses installations abritent un ensemble à fort potentiel symbolique, poétique et évocateur. Un lieu chargé de signification que l'on peut désormais visiter grâce à l'Office de tourisme de la Sierra Norte (El Pedroso).
La nature envahit progressivement les installations, donnant naissance à un nouveau paysage, dans une relation complexe entre l'homme et l'espace, une lutte pour retrouver sa forme originale préindustrielle.