Daniel Vázquez Díaz del Andévalo aux Lieux colombiens

Le portraitiste contemporain

« Quand j'ai terminé mes études secondaires, j'ai décidé de ce que je voulais faire : je serai peintre et rien d'autre ». Cette obsession créatrice de Daniel Vázquez Díaz accompagna le peintre toute sa vie et en fit un des artistes modernes les plus prolifiques et importants et un maître absolu du portrait.

« J'aimais être seul pour peindre et tout le temps que j'avais devant moi me semblait toujours trop peu pour exprimer sur le papier ces choses que je voyais ou que je devinais, enveloppées du ciel gris de mon village ». Selon les dires de sa petite-fille, Laura Vázquez Díaz, le secret de l'habileté de Vázquez Díaz fut son dévouement au travail. « Il peignait de l'aube au coucher du soleil, du matin au soir. Il n'avait aucun vice et malgré son tempérament fort et nerveux, c'était une personne aimable ». Cette capacité de travail et cette affabilité lui ont permis de peindre les personnages les plus importants de la première moitié du XXe siècle espagnol du roi Alfonso XIII à Indalecio Prieto, en passant par Unamuno, Azorín, García Lorca, José Antonio, Zuloaga, José Ortega y Gasset et Domingo Ortega.

Peintre « de l'âme et des heures »

Né dans le village connu aujourd'hui sous le nom de Nerva (Huelva) - à la naissance de Vázquez Díaz, il s'appelait encore Aldea de Riotinto de Zalamea la Real-, il fit des études secondaires et devint expert-comptable à Séville, et après les avoir terminées, il est parti à Paris, centre principal des mouvements artistiques de l'époque et capitale de l'art. Comme pour tant d'autres peintres espagnols, son séjour à Paris (1907-1917), le marqua à jamais. Son œuvre reflète une forte influence et admiration pour Cézanne avec des éléments propres au cubisme et les thèmes principaux de sa peinture sont le paysage et le portrait. José María Pemán le qualifiait de « peintre de l'âme et des heures ».

En 1927, il présente une exposition de trente tableaux dans une salle du Musée d'art moderne de Madrid. On y trouve une esquisse de son projet de peindre les fresques de la Rábida, projet qu'il réalisa des années plus tard en peignant des fresques sur les murs du cloître de la Rábida, qui sera selon ses propres mots le « grand rêve de ma vie ».

Fondation et Centre d'art contemporain

Bien qu'il ait vécu longtemps puisqu'il meurt à 87 ans, Daniel Vázquez Díaz, le meilleur peintre originaire de Huelva du XXe siècle, n'avait pas eu de son vivant de véritable reconnaissance de sa région. C'est en 1999 qu'il recevra un véritable hommage lors de la création de la Fondation Daniel Vázquez Díaz et du Centre d'art contemporain à Nerva, aujourd'hui transformés tous deux en grand foyer artistique au cœur du Bassin Minier.

Ce centre qui abrite la collection permanente de Vázquez Díaz se compose de 21 œuvres regroupant toutes les étapes de sa production. On y trouve huit portraits, deux vues intérieures avec figure, trois paysages avec figures, sept paysages et une nature morte.

Fresques colombiennes de la Rábida

Du 12 octobre 1929 au 12 octobre 1930, il peint des fresques de thème colombien sur les murs intérieurs du Monastère de Santa María de la Rábida (Huelva), œuvre qui sera l'apogée de toute sa carrière de peintre : La simplification géométrique d'origine cubiste et l'austérité des couleurs est une influence évidente des moines de Zurbaran. Les thèmes de ces peintures sont abordés dans cinq panneaux qui retracent l'arrivée de Christophe Colomb à la Rábida et sa relation avec Fray Juan Pérez, son expédition, ses découvertes et l'équipage de Palos de la Frontera et de Moguer, le départ du port de Palos, les trois caravelles exploratrices et autres faits historiques interprétés de manière personnelle les protagonistes de l'événement comme Christophe Colomb ou Martín Alonso Pinzón.

Dans cette ligne, se trouvent les portraits de personnalités de la culture (Unamuno, Juan Ramón Jiménez, Rubén Darío…), y compris dans la série Hommes de mon temps, qui se termine également.

Exposition de la Casa Colón (maison de Colomb) à Huelva

La Maison Colomb de Huelva accueille de manière permanente l'exposition intitulée Poema del Descubrimiento (poème de la découverte) qui montre 10 ébauches que réalisa Vázquez Díaz avant de peintre les fresques du monastère de La Rábida. Il s'agit de premières ébauches originales présentées par Vázquez Díaz à Madrid en 1927 pour exposer son grand projet de fresques qu'il réalisera par la suite à la Rábida. Tous les pans de mur ont pour thème Christophe Colomb. On peut voir l'arrivée de Christophe Colomb en Amérique, sa rencontre avec les indigènes et une civilisation étrangère.

Photo ancienne de l'hôtel Colón, actuellement, Palais des congrès Casa Colón

Environnement minier très étrange

Sans aucun doute, dans l'environnement attractif de Mines de Riotinto, aux paysages lunaires et constructions singulières, le Parc Minier, situé dans le centre ville, mérite une attention particulière. Dans plusieurs salles, on peut admirer des statues romaines vêtues de toge ; outils miniers de toutes les époques ; quantité d'objets liés au monde ferroviaire ; ledit « wagon du maharaja », construit pour un voyage d'Isabelle II en Inde; vieilles locomotives datant du début du siècle dernier ; le wagon à voie étroite le plus luxueux du monde, qui conduisait le roi Alfonso XIII au village ; et une récente reconstitution à l'échelle d'une mine romaine, accessible au visiteur qui pourra ainsi se rendre compte des conditions dans lesquelles travaillaient les gens de cette époque.

Endroits à visiter dans le quartier anglais de Bella Vista : la chapelle anglicane, le club anglais et la Casa Consejo. D'autre part, le parcours du train touristique récupère le tracé original de la ligne commerciale Riotinto-Huelva qui passe par la rive droite de la rivière Tinto et permet d'observer les variantes de son courant et l'intensité de sa couleur (cuivre et fer), mais aussi les paysages étonnants d'apparence extraterrestre (Zarandas) et les réserves cynégétiques naturelles (Pata del Caballo).

La rivière provoque la présence de ponts et moulins de pierre sur ses rives. Cependant, le principal attrait naturel de la commune est le site de Peña de Hierro qui offre la possibilité unique de découvrir les entrailles d'une mine, avec une visite à travers une galerie de 200 mètres qui débouche sur un lac intérieur à ciel ouvert, le plus grand et le plus parfait d'Europe, aux dimensions surprenantes : 1 200 m de longueur, 900 m de largeur et 300 m de profondeur.