Site archéologique de Villavieja

Bien qu'à peine 10 % de l'ensemble de la muraille aient été fouillés, le site archéologique de Villavieja est l'un des villages fortifiés préhistoriques de l'âge du cuivre les mieux conservés d'Europe, un véritable trésor pour le patrimoine de l'ouest de Grenade.

La ville préhistorique de Villavieja, vieille de près de 5 000 ans, est située à seulement deux kilomètres de Fuentes de Cesna, à Algarinejo. Bien que la première mention de son existence ait été faite par le géographe Pascual Madoz en 1845, ce n'est qu'en 2012 qu'elle a commencé à être étudiée en profondeur et que son importance en tant que site préhistorique a commencé à être révélée. Le peuplement préhistorique de Villavieja était parfaitement protégé par deux éléments ; d'une part, l'excellent abri naturel fourni par les ravins, jusqu'à 50 mètres de haut à certains endroits, et d'autre part, l'immense mur, long de 300 mètres, large de 2 mètres et haut de 5 mètres que construisirent les habitants il y a 4800 ans, faisant de la ville une forteresse imprenable contre l'attaque d'autres tribus ou de prédateurs.

Le long de la muraille du site archéologique de Villavieja il y avait aussi une série de tours, qui servaient de logement et de contreforts, et qui étaient des éléments supplémentaires de protection et de renforcement de cette structure. Ce mur n'a pas uniquement été construit à des fins de défense, il était également un symbole de pouvoir. À une époque où les humains vivaient dans des cabanes en bois, une construction de ce type était un emblème du pouvoir que possédaient ses habitants, car la construction du mur et des tours nécessitaient forcément d'énormes ressources. Cette forteresse était le point de référence pour tous les villages qui étaient répartis dans les forêts de cette région. Elle servait également de lieu de refuge en cas de conflit avec d'autres tribus. Lorsqu'on visite ce site, et qu'on contemple la vue qu'avaient les hommes et les femmes qui ont décidé de s'y installer, on comprend vite pourquoi ils ont choisi ce lieu : il leur offrait une vue et un contrôle exceptionnels sur le paysage.

Antonio Morgado, l'archéologue responsable des dernières fouilles, fait état de deux éléments qui différencient ce site des autres de la même période. D'une part, son excellent niveau de conservation, avec 3 mètres de la muraille initiale encore debout (des cinq que l'on pense qu'elle mesurait à l'apogée du site) et, d'autre part, sa découverte au XXIe siècle, alors qu'on aurait tendance à penser qu'à cette époque, on a déjà tout découvert. L'époque de sa découverte n'est pas un détail anodin, car les techniques et les outils archéologiques actuels fournissent beaucoup plus d'informations aux historiens et archéologues qu'il y a 50 ans. Par conséquent, les recherches actuelles et futures réalisées à Villavieja peuvent apporter un très important volume de connaissances sur les sociétés et le mode de vie de l'homme à l'âge du bronze. Un site encore à découvrir.

L'objectif de l'équipe archéologique, selon Antonio Morgado, est de découvrir au moins 40 % du village et de commencer par le tissu urbain, c'est-à-dire la zone où se trouvaient les habitations. Une zone qui pourrait également apporter beaucoup d'informations sur la vie de cette colonie et le mode de vie de ces humains préhistoriques. L'étude des objets du quotidien révélés par les archéologues est également prolifique. Par exemple, l'un des professionnels participant aux fouilles nous explique qu'en analysant des pots en argile, grâce aux outils et techniques d'analyse actuels, les scientifiques peuvent dire si la nourriture qu'ils contenaient était composée de lipides, autrement dit de graisses, ce qui permet de avoir quels aliments étaient stockés dans ces récipients. Ceci, associé à l'étude des graines ou du pollen, fournit des informations sur le régime alimentaire de ces sociétés et sur l'environnement naturel qui les entourait.